
On relève l’expression « développeur citoyen » de plus en plus souvent dans les keynotes des fournisseurs, les rapports d’analystes et les blogs technologiques. Mais que signifie-t-il ? Pas de panique, Chris Bunch vous explique tout et évoque ce que le low code/no code pourrait signifier pour les entreprises dans un proche avenir.
Si vous n’avez pas encore rencontré ce terme dans la presse technique ou les keynotes des principaux fournisseurs, cela ne manquera pas d’arriver. Devez-vous vous y intéresser ? Oui.
Qu’est-ce qu’un développeur citoyen ?
Ceux gens joyeux de Gartner partagent Centura) qui était capable de faire une conception WYSIWYG par glisser-déposer parmi le “vrai” travail de développement.
De même, dans les premiers temps de Cloudreach, nous avons eu l’habitude de décortiquer bon nombre d’anciennes applications Lotus Notes créées par des utilisateurs pour mettre en place des flux de travail professionnels simples.
Quels sont les principaux fournisseurs ?
L’un des plus bruyants de ces dernières années a été Microsoft avec son offre PowerApps. Lors de la plupart des grands événements, ils ressortent un utilisateur professionnel qui travaille chez un de leurs clients (en général quelqu’un qui n’est pas trop haut placé dans l’organigramme, toutes proportions gardées) et ils exhibent fièrement quelque chose qu’ils ont créé pour aider l’entreprise à être plus efficace. D’après ce que j’ai vu, c’est souvent quelque chose qui simplifie la collecte de données et qui supprime la paperasse manuelle, ce qui est un but plutôt honorable. J’ai entendu dire que certains utilisateurs pouvaient avoir un peu de mal à se connecter aux sources de données, mais je suppose qu’avec un minimum de formation et de préparation, le problème peut se régler.
Plus tôt cette année, Google a acquis AppSheet, donnant ainsi un signe clair qu’ils veulent en faire plus dans le domaine du ‘no-code’. Attendez-vous à des annonces en 2020, peut-être dès le Google Cloud Next du mois d’avril.
En 2019, il y a eu des rumeurs significatives d’AWS construisant une nouvelle plate-forme appelée “AWS for Everyone”. On ne sait pas si cela deviendra à terme un produit fini, mais ce qu’on peut en savoir suggère indéniablement qu’ils travaillent dessus. Et quand AWS travaille sur quelque chose, cela finit généralement par transformer le marché, et cela dans le bon sens.
Si on cherche ailleurs, en dehors des fournisseurs de Cloud public purs, des entreprises telles que UIPath montrent la voie avec un message similaire qui pousse à l’autonomisation de la communauté des entreprises au sens large.
Que nous réserve l’avenir ?
Je crois juste de dire qu’il reste beaucoup de chemin à parcourir et que les options et la convivialité continueront de s’élargir et d’évoluer à mesure que l’existence de ces outils sera mieux connue et qu’ils seront davantage utilisés. Je serais étonné qu’on ne voie pas arriver à moyen terme une version d’AWS dans ce domaine. Peut-être même quelque chose qui intégrera Alexa sous une forme élémentaire pour commencer à se diriger vers de la programmation conversationnelle (dans laquelle on décrit oralement ce qu’on veut au lieu de le concevoir avec du code ou des clics).
Tous les points de vue ?
Bien sûr ! Impossible d’avoir des avantages sans risquer d’avoir aussi quelques inconvénients, non ?
Comment cela sera-t-il déployé ? Comme pour tout dès qu’il s’agit de technologie, la technologie elle-même est rarement en cause. Ce qui compte, c’est surtout la façon dont vous formez vos équipes et dont vous les mettez en situation d’agir. Comment les applications seront-elles contrôlées et gouvernées ? L’avantage de le faire dans votre environnement Cloud, c’est que vous pouvez garder un œil dessus… en supposant que tout le monde utilisera vos comptes et vos abonnements d’entreprise principaux, évidemment… On parle peut-être un peu trop « d’informatique fantôme » de nos jours, mais ça vaut la peine de savoir comment la maîtriser, au moins dans une certaine mesure. Ce sera utile, par exemple, pour s’assurer que la sécurité et la gestion des informations d’identification sont assurées de manière appropriée et qu’aucun mot de passe n’est stocké à un endroit où il ne devrait pas l’être.
Certains diront aussi que si ce phénomène prend, on court le risque de ressusciter le chaos qu’on a connu avec « Lotus Notes », c’est-à-dire des centaines de petites applications personnalisées écrites dans des piles propriétaires qu’il sera difficile à mettre à niveau plus tard. Mon avis, c’est qu’on ne fait jamais rien si on craint qu’une plate-forme ne devienne trop largement adoptée. Si ça marche et que votre CTO a bien travaillé en choisissant judicieusement une plate-forme, adoptez-la.
N’oublions pas non plus que le « no-code » a ses limites. Il ne remplacera pas ces professionnels précieux qu’on appelle des « développeurs », qui mettent vraiment les mains dans le moteur et qui écrivent du code pour créer les applications les plus complexes. De même, les développeurs les plus expérimentés reconnaîtront peut-être que le codage n’est finalement pas la partie la plus difficile. Tout tient en fait à ces utilisateurs qui nous harcèlent et à la création de choses qui dépassent leurs exigences… et ça, c’est tout un art et une science.
Pour conclure…
Je considère que le développement citoyen est la suite logique de la démocratisation des technologies. Certains lecteurs se rappelleront avoir bricolé des macros Visual Basic dans Excel (ou quelque chose d’équivalent). Ici, cela va beaucoup plus loin avec la prise en charge de plates-formes technologiques plus larges et plus importantes. Si vous avez un diplôme en informatique ou une expérience concrète de développeur, je ne crois pas que votre carrière soit menacée. Au contraire, les collègues qui vous entourent seront en mesure de créer des applications simples qui apporteront facilement de la valeur à l’entreprise.
Les risques de se retrouver « bloqué par le service informatique » continuent de diminuer chaque semaine davantage. Dans un monde où la vitesse représente (presque) tout, vous ne pouvez pas vous permettre d’ignorer cette chance.
Développeur citoyen, lève-toi.