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Thomas Linck se penche sur les difficultés que rencontrent aujourd’hui de nombreuses organisations qui ont rapidement adopté le Cloud et d’autres technologies lorsque la crise de la COVID-19 a frappé dans le courant de l’année.

Lorsque la crise de la COVID-19 est survenue, les organisations ont dû se transformer rapidement pour répondre aux mesures de protection et de distanciation sociale imposées  

Presque du jour au lendemain, ces transformations ont posé aux chefs d’entreprise des problèmes de continuité des activités imprévus. Ils se posaient notamment cette question fondamentale : notre infrastructure informatique peut-elle le supporter ?

Cela est particulièrement vrai pour la majorité des petites entreprises qui ont dû configurer des VPN pour que leurs employés puissent travailler à domicile ou créer de nouveaux chemins d’accès sur les ordinateurs de ces derniers pour leur permettre d’accéder aux ressources à distance.

Les entreprises plus grandes et bien implantées ont été confrontées à un autre problème. Bien sûr, un grand nombre d’entre elles avaient peut-être déjà pu s’adapter au télétravail, mais pas sur une échelle mondiale.

La solution est dans le Cloud

Ces difficultés ont incité de nombreuses organisations à faire leurs premiers pas dans le Cloud ou à accélérer les premiers petits pas déjà faits. Pour certaines, cela signifiait qu’il fallait adopter rapidement des solutions SaaS (Software-as-a-Service), comme Zoom pour la vidéoconférence ou Google Workspace. Pour d’autres, cela passait par des solutions DaaS (Desktop-as-a-Service), comme les solutions Amazon WorkSpaces.

Pour d’autres encore, plus ambitieuses, cela impliquait de faire migrer des applications vers le Cloud public.

Devant le besoin de plus en plus pressant de remettre au travail des employés qui se comptaient parfois par milliers, il a fallu trouver des solutions rapides. Des projets qui leur auraient normalement pris des mois en planification, acquisition et déploiement ont dû être accélérés de façon à ne prendre que quelques jours. Comme dans toute situation de crise, l’accent a été mis dans un grand nombre de ces projets sur les résultats et les délais plutôt que sur la qualité et la méthode.  

Mais, maintenant, quelle est la prochaine étape ? Que se passe-t-il quelques mois après la mise en place de ces solutions rapides ? Dans quelle mesure ces solutions sont-elles sûres ou adaptées à un usage à long terme ? Quelles conséquences ces transformations rapides ont-elles eu sur les personnes et la culture au sein de ces organisations ?

Voici quelques-uns des problèmes liés au Cloud que les organisations devront résoudre une fois passée la COVID-19 :

Informatique fantôme : les dangers de la décentralisation

Prenez ce cas d’utilisation : une entreprise a besoin que ses employés accèdent à un système informatique (quel qu’il soit) pour faire leur travail, mais elle ne veut pas ouvrir l’accès à ses ressources sur site pour des raisons de sécurité. Dans ce scénario, le Cloud semble être la solution miracle puisqu’il permet à l’entreprise de donner un accès contrôlé et sécurisé à son infrastructure Cloud de façon décentralisée.

Au début, ça a été formidable. L’activité pu se poursuivre et la solution Cloud a servi de béquille jusqu’à ce que tout revienne à la normale.

Mais revenons à aujourd’hui. Le télétravail est devenu la norme et de nombreuses entreprises voient davantage le retour au bureau comme une hypothèse que comme un passage obligé.

Face à cette nouvelle réalité qu’est un personnel hybride, avec des gens en télétravail et d’autres au bureau, l’entreprise ne peut pas revenir à un modèle centralisé. Le Cloud devient au contraire un élément constitutif de sa stratégie à long terme, aux côtés des ressources sur site existantes.

Il n’est plus une simple béquille.

Désormais, tout d’un coup, vous avez besoin d’un plan. Un modèle hybride peut faire peur aux organisations qui n’ont pas l’expérience des stratégies et des réseaux impliqués. Il faut harmoniser l’action des parties prenantes, animer des ateliers pour trouver des solutions et parfois faire des compromis. Il faut aussi gérer les chocs culturels.

Les processus linéaires d’organisation et de sécurité que vous aviez mis en place ne fonctionneront pas bien lorsque vous travaillerez sous ce nouveau modèle. 

Si l’on n’y fait rien, cette situation conduira inévitablement à l’apparition d’informatique fantôme. Ce type d’informatique émerge lorsque les besoins des utilisateurs ou des administrateurs ne sont pas rapidement pris en compte par les décideurs. Les utilisateurs peuvent décider de passer outre et d’installer des ressources sans les approbations nécessaires. 

Pour éviter d’en arriver là, abstenez-vous de menacer et ne vous montrez pas rigide. Intégrez les changements apportés par la décentralisation en introduisant des règles, des processus et une gouvernance qui permettront à vos équipes de travailler et de collaborer en toute sécurité.

L’efficacité au détriment des coûts

Prenons un autre exemple : une entreprise a décidé au début de la crise du COVID d’acheter des ordinateurs portables pour ses employés qui utilisaient d’habitude des ordinateurs de bureau.

Quelques mois plus tard, un décideur informatique est séduit par l’aspect d’une solution de virtualisation d’espace de travail et décide de faire migrer tous les employés sur cette plate-forme en leur permettant d’utiliser leur propre appareil pour accéder en toute sécurité à ce dont ils ont besoin pour travailler.

La société se retrouve donc à avoir acheté deux solutions pour résoudre le même problème.

Alors que le critère primordial à l’arrivée de la crise était la vitesse, il convient maintenant de réévaluer toutes les décisions prises et de revoir tout ce qui a été dit sur le coût total de possession (TCO).

Après tout, c’est une erreur que de nombreuses organisations commettent lorsqu’elles adoptent le Cloud, même dans des circonstances normales.

Il est courant de voir des infrastructures totalement surdimensionnées et qui coûtent beaucoup plus cher qu’elles ne le devraient.

C’est pourquoi, lors d’un déploiement ou d’une migration vers le Cloud, il est d’usage d’analyser les performances des machines dans le data center pour évaluer les besoins dans le Cloud. Dans cette situation, nombreux sont ceux qui sous-estiment la nécessité d’analyser l’utilisation de ces machines et de veiller à ce que les bonnes décisions soient prises en matière de dimensionnement. Ils sont encore plus nombreux à ne pas penser à mettre un rappel dans leur calendrier trois ou quatre mois plus tard pour examiner ces ressources et surveiller les factures.

Le moment est venu d’examiner le coût de votre pile technologique à la fois du point de vue de leur adéquation à l’objectif et de leur rentabilité. Revoyez les décisions prises pendant la crise et regardez comment vous pouvez regrouper et dimensionner les solutions en fonction de la façon dont votre entreprise fonctionne désormais.

Dette technique

Il existe une autre difficulté applicable aux deux exemples suggérés ci-dessus : c’est la dette technique.

Il s’agit de ce que coûte la livraison rapide d’une solution médiocre et qui répond mal aux besoins plutôt que d’avoir pris le temps de fournir une solution plus performante et plus durable, adaptée à l’objectif. C’est le coût du raccourci et de la priorité accordée à la vitesse plutôt qu’à la précision.

On pourrait soutenir que la dette technologique est un sous-produit incontournable de toute transformation technologique (même en dehors des crises) puisque les délais imposés et les contraintes budgétaires conduisent inévitablement à des décisions pragmatiques et imparfaites.

Pensez maintenant à toutes les décisions qu’il a fallu prendre lorsque la crise a frappé. Pensez à tous les raccourcis qu’il faut prendre pour mettre rapidement une solution de télétravail à l’échelle voulue en seulement quelques jours. Dans quelle mesure cette solution sera-t-elle sûre ou fiable avec le modèle de travail hybride à long terme que de nombreuses organisations devront conserver au cours de la prochaine année (au moins) ?

Une réponse rapide à la crise était nécessaire pour assurer la continuité des activités, mais un audit détaillé de votre pile technologique est tout aussi indispensable lorsque les choses se calment. Après tout, si cette situation est devenue la nouvelle norme, veillez à la faire reposer sur des bases solides.

Repensez votre stratégie de migration vers le Cloud

Comme nous l’avons suggéré plus haut, en temps de crise, il est plus facile de déployer et de communiquer une solution simple qu’une solution complexe.

Plus les processus sont simples, mieux ils sont appliqués. C’était toute la difficulté des gestes barrières liés à cette épidémie : il fallait définir des gestes simples, faciles à reproduire pour tout le monde, y compris ceux qui, comme moi, ne sont ni épidémiologistes, ni microbiologistes.

Nous réagissons de façon identique pour les opérations informatiques. Nous recherchons des processus et des opérations simples afin qu’ils puissent être effectués dans de bonnes conditions, y compris dans des situations de stress intense.

Or, il est très difficile de simplifier la migration vers le Cloud. Alors, oui, la pandémie a peut-être mis en évidence les avantages du Cloud, et de nombreuses organisations se sont peut-être tournées vers diverses solutions en ligne ou ont entamé des migrations pour répondre au besoin. Mais la nature précipitée de bon nombre de ces incursions dans le Cloud et le fait qu’elles n’aient été provoquées que par la crise peuvent, sur long terme, faire plus de mal que de bien.

 Après plus de cinq ans à assurer la supervision technique de migrations vers le Cloud public, qu’il s’agisse de quelques machines ou de plusieurs centaines d’appareils, je peux vous garantir que la migration vers le Cloud n’a rien de facile.

Pour adopter le Cloud, il faut une stratégie robuste et des capacités d’exécution qualifiées qui nécessitent toutes un savoir-faire, une formation et une préparation spécifiques.

Une migration recouvre plusieurs aspects : il faut d’abord définir les structures des comptes, l’architecture réseau, les matrices d’accès utilisateur, les processus de maintenance en conditions d’exploitation réelles et une multitude d’autres éléments sans lesquels un déploiement Cloud ne sera pas optimal. Il faut aussi redéfinir la façon dont l’organisation va fonctionner. On voit trop d’entreprises penser qu’il n’est pas nécessaire de faire évoluer leur modèle de fonctionnement avec le Cloud. C’est une grave erreur qui peut mettre en péril les performances et la disponibilité de leurs applications. 

Le Cloud public et d’autres solutions en ligne ont aidé de nombreuses organisations à survivre à la pandémie. Maintenant, si ces mêmes organisations veulent prospérer dans cette nouvelle normalité, elles ont besoin d’un plan. Un plan qui permette à leurs équipes de travailler de façon décentralisée, de surveiller et d’optimiser le coût total de possession, de gérer et d’éliminer la dette technique et de passer de la survie à court terme à la réussite à long terme.

Vos initiatives Cloud se trouvent-elles face à l’une des difficultés dont nous venons de parler ? Forte d’une expérience de plus de dix ans à aider certaines des plus grandes organisations du monde à surmonter la complexité d’un passage au Cloud, notre équipe d’experts est là pour vous aider. Découvrez comment nous pouvons remettre votre propre passage au Cloud sur la bonne voie ici.